Treignat se trouve à la limite entre la langue d’oc et la langue d’oil, entre le diocèse de Bourges et celui de Limoges, passant au fil du temps de l’un à l’autre. Il s’est donc vu doté de deux églises construites côte à côte. Au fil du temps, il ne subsiste de la seconde que le clocher. À l’extérieur, veille un lion accroupi du XIe siècle, classé monument historique, certainement gardien de l’entrée du cimetière et protégeant les morts des mauvais esprits. Une chapelle abrite le gisant, en calcaire beige dur sans doute en provenance de Bourgogne, d’un chevalier en armure, le seigneur Anthoine Le Groin. Sur le tombeau, on peut lire (difficilement car elles sont écrites en lettres gothiques et en abrégé) deux épitaphes dédiées l’une à Anthoine le Groin mort en 1505 et l’autre à Jehan le Groing (blessé en 1515 à Marignan et décédé à Pavie).
Sur la place devant l’église se tient la statue de Saint Julien. Officier romain converti au christianisme au VIe siècle, il est condamné à mort, rattrapé à Brioude et décapité par les soldats le 28 août, sa tête emmenée comme preuve de sa mort.
Propriété communale depuis 1988, sa surface est de 19 hectares au milieu d’un site en comprenant 27. Sa berge nord est pentue et boisée alors que la berge sud est plate et ensoleillée. Elle est aménagée avec une plage, des jeux et un camping avec quelques Huttes de France. En aval, se situe le petit étang d’Herculat. Ces étangs figuraient déjà sur les cartes de Cassini, géographe de Louis XV, en 1760 et appartenaient au Sieur Le Groing de Villebouche.
Longtemps, la lessive se fait sur une pierre inclinée ou une simple planche en bois dans les mares, les rivières ou même les fontaines qui servent aussi à l’approvisionnement d’eau des ménages. Dès le XIXe siècle, les autorités françaises prennent conscience que de faire sa lessive dans n’importe quel point d’eau n’est pas sain et vecteur de contamination et une loi de 1851 vote même un crédit spécial pour subventionner la construction de lavoirs. L’adduction d’eau de Treignat est faite en 1873 mais le lavoir n’est construit qu’en 1920. L’eau est précieuse et donc sujette à de nombreuses contestations. Il était alimenté par l’eau venant de la fontaine mais les canalisations ne sont plus en état de nos jours. Avant sa construction, le premier « lavoir » est une sorte de bassin ou mare situé sur la place à l’endroit des escaliers actuels. Chaque village ou hameau se doit d’en avoir au moins un et son importance est mesurée au nombre de ses lavoirs. Beaucoup ont malheureusement disparu.